Programme

Amphithéâtre du haut  à l'ENTPE

Mercredi 26

9h – 30 Introduction

Nathalie Ortar, LET, ENTPE/CNRS/Université Lumière

Irène Dos Santos, CRIA, Université Nouvelle de Lisbonne, FCT

10h-12h Histoire et Etat

Speranta Dumitru, Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS), Université Paris V - Paris Descartes, CNRS :

Nationalisme méthodologique et construction de la "migration" au début du 20e siècle

Alex Laupeze, Rectorat de l'académie de Créteil, Ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche :

Du BUMIDOM à LADOM. Cinquante ans de politiques migratoires à destination des régions de l'Outre-mer français

Cécilia Santilli, Sciences économiques et sociales de la santé et traitement de l'information médicale (SESSTIM), Université Aix-Marseille :

Le migrant mobile : le cas des déplacements des réfugiés subsahariens d'un pays à l'autre en Europe

13h30-15h30 Frontières et pratiques

Modérateur : Pascal Pochet, LET, ENTPE/CNRS/Université Lumière

Sylvain Beck, Groupe d'Etude des Méthodes de l'Analyse Sociologique de la Sorbonne (GEMASS), Université Paris IV - Paris Sorbonne :

Migration et frontière, une relation objective ? De quelques représentations parmi les enseignants français en déplacement à Casablanca et à Londres

Anna Perraudin, LAMES, TELEMME, CNRS,  Aix-Marseille Université :

De la campagne à Mexico, de Mexico au Wisconsin. Qualifier la « double migration » des Indiens mexicains

Claire Vincent-Mory, Sociologie, philosophie et socio-anthropologie politiques (SOPHIAPOL), Université Paris X - Paris Ouest Nanterre La Défense :

Revendiquer une identité associative "migrante" : catégories émiques et représentations de la mobilité transnationale

Martin Rosenfeld, École des hautes études en sciences sociales, Université Libre de Bruxelles :

Mobilité et migration dans le cadre de la filière euro-africaine d'exportation de véhicules d'occasion

16h-18h Mémoire et subjectivité

Modératrice : Nancy Venel, Université Lumière

Elise Pape, Laboratoire Cultures et Sociétés en Europe, Université de Strasbourg :

Le transnationalisme historique - une étude comparative

GiuliaFabbiano, Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologique, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 

Entre mer et sable : détours épistémologiques autour des figures, des pratiques et des imaginaires de la mobilité en Algérie

Audrey Soula, Centre d'Anthropologie Sociale (LISST-CAS), Université Toulouse le Mirail - Toulouse II :

« Partir au dehors ». Représentations de la mobilité de la population des îles Amami au Japon

Fabien Barthélémy, Laboratoire PACTE, Université Pierre Mendès-France/Université Joseph Fourier/CNRS :

Parcours d'artistes: des territorialités en mouvement

 

 

Jeudi 27 février

 

9h-11h Expériences et représentations

Modératrice : Françoise Lafaye, Laboratoire EVS, ENTPE

Constance De Gourcy, Laboratoire Méditerranéen de sociologie (LAMES), Aix Marseille Université :

L'expérience de l'absence dans la migration internationale. Le cas des migrants algériens

Inka Stock,Institut Universitaire Kurt Bösch (IUKB, Suisse) :

La migration comme expérience existentielle - Le cas des migrants subsahariens attrapés au Maroc

Margarida Anglada Moll,Unité de recherche migrations et sociétés (URMIS), Université Paris-Diderot :

De la figure de l' « étudiant étranger » à l' « étudiant en mobilité internationale »?  Réflexions à partir de l'analyse de trajectoires d'individus mexicains ayant suivi des études supérieures en France

Giulia Fassio, Université de Turin :

Anciens émigrés et nouveaux « mobiles ». Discours, définitions et autoreprésentations des Italiens résidant à Grenoble

11h30-13h Nouveaux médias, nouvelles figures

Simon Mastrangelo, Institut de sciences sociales des religions contemporaines (ISSRC), Université de Lausanne : 

Migrations des imaginaires. Analyse des représentations mentales du pays visé par le projet migratoire à partir d'échanges avec des migrants tunisiens et à partir de matériaux audio-visuels diffusés sur internet

Hélène Simon-Loriere, Migrations internationales, espaces et sociétés (MIGRINTER), Université de Poitiers :

D'une migration forcée à une mobilité sociale ? Projets migratoires de réfugiés libériens à Conakry et à Accra

Christine Rodier,Institut des Sciences Sociales des Religions Contemporaines (ISSRC), Université de Lausanne :

Intelligentsia d'origine marocaine en Suisse. Une nouvelle figure du migrant

14h30-16h30 Habiter la mobilité

Modératrice : Monika Salzbrunn, Institut des Sciences Sociales des Religions Contemporaines (ISSRC), Université de Lausanne

Mathis Stock, Institut Universitaire Kurt Bösch (IUKB, Suisse) :

Mobility studies et au-delà. Mobiliser une théorie de l'habiter pour comprendre les circulations et migrations

Julian Devaux, Laboratoire Ville Mobilité Transport  (LVMT), Université Paris-Est :

Les liens entre mobilités quotidiennes et mobilité résidentielle chez des adolescents résidant en milieu rural

Stéphanie Vincent, Emmanuel Ravalet et Vincent Kaufmann,Laboratoire de Sociologie Urbaine (Lasur), École Polytechnique Fédérale de Lausanne :

Réversibilité spatiale, réversibilité sociale ? Réflexion épistémologique autour de l'expérience de mobilité

16h30 – 17h30 « Odyssées » (2013), documentaire de Marine Courtade et d’Ulysse Mathieu

Débat avec les réalisateurs.

Appel à propositions

Mobilité, migration, ces concepts qui désignent des phénomènes a priori distincts de déplacements humains liés à des contraintes ou projets spécifiques (économiques, sociaux, éducatifs, environnementaux…), sont peut-être plus similaires qu’il ne l’est communément admis. Mobilité s’est  progressivement substituée à migration dans la sphère politique et dans la recherche, illustrant une nouvelle gestion politique des flux de populations (Pellerin 2011) et l’intérêt porté à de nouvelles modalités de déplacement caractérisant la globalisation (Tarrius 2000), sans que ce glissement conceptuel n’ait fait l’objet d’un questionnement approfondi sur le sens que les individus donnent à leur déplacement.

S’interroger sur ce point doit permettre d’approfondir la réflexion épistémologique sur la manière de définir les individus et les groupes qui se déplacent. Au-delà des catégories administratives et politiques à interroger pour saisir les représentations et les enjeux de pouvoir qu’elles véhiculent (Martiniello et Simon 2005), c’est ici l’expérience vécue par les individus qui retiendra notre attention. Comment se représentent-ils leurs déplacements et qu’est-ce qui prévaut à leur définition ? Par exemple, la distinction entre mobilité et migration relève-t-elle d’une question de frontière territoriale à traverser ou de confrontation à une autre langue ? Relève-t-elle de la distance à parcourir, des notions d’éloignement et de proximité géographique ou de temporalités spécifiques marquées par le rythme des déplacements, le type d’emploi (« travailler en déplacement », « être en mission »), la fréquence des retours, de projection dans l’avenir (notion de « projet migratoire ») ? Quelle place tiennent les modalités d’installation sur le lieu d’accueil, les types de logement ou d’habitat occupés (Morel-Brochet,Ortar 2012) et, plus généralement, les capacités à s’approprier les lieux de vie ; comment qualifier ces lieux (accueil, installation, origine, chez soi, ….) ? Que nous en dit la sémantique ? Mobilité et migration peuvent-elles constituer dans certains cas deux réalités distinctes au sein d’une même expérience de déplacement ?

Nous attendons des propositions qui traitent de cas empiriques permettant de confronter des déplacements dans le contexte européen - où la libre circulation des personnes et le statut de citoyen européen constituent un cadre juridique et administratif moins contraignant pour appréhender l’expérience du passage des frontières de manière plus fluide – avec d’autres contextes à la marge de l’espace Schengen et au-delà. Les approches confrontant d’anciennes et de nouvelles mobilités-migrations, ainsi que les approches réflexives donnant à voir la recherche en train de se faire, les méthodes d’enquête et les doutes conceptuels seront aussi appréciés.

Plusieurs axes sont proposés à titre indicatif :

 

Les individus qui se déplacent

 

 - Quel est l’impact des milieux sociaux et niveaux de qualification dans les (auto)représentations du déplacement ?

- Dans le contexte économique européen, comment les qualifiés ‘mobiles’ vivent-ils leur déplacement ? Quelle est la pertinence de la distinction entre déplacement ‘forcé’ et ‘volontaire’ par rapport à ces questions ?

- Quel est le rôle et le statut des immobiles ? Qui attend, contribue voire rend possible le déplacement ? -La situation familiale influence-t-elle les représentations du déplacement ? Existe-t-il des différences de genre ?

- Observe-t-on des glissements dans la définition de l’expérience vécue selon le moment de l’histoire des individus, au fil de déplacements successifs mais aussi des générations (‘héritiers’ d’une pratique de la mobilité-migration) ?

 

Le rapport au temps et à l’espace et les NTIC

 

La durée, la temporalité et la distance du déplacement engendrent-elles des expériences spécifiques qui contribuent à différencier les concepts de mobilité et migration ?

- La notion d’éloignement est-elle encore opératoire dans la définition de mobilité-migration ? Et si oui dans quels cas ? Est-ce le décalage horaire qui joue ou l’éloignement kilométrique ? Toutes les NTIC exigent, pour fonctionner dans l’instantanéité, que les personnes soient éveillées au même moment : est-on moins distant quand on est sur le même fuseau horaire que quand on a un décalage malgré un kilométrage identique ?

- Quel est l’apport des NTIC dans les transformations des contacts avec les non mobiles ? Quelles sont les modalités de ces contacts ? Les NTIC sont censées produire de l’ubiquité, comment cela se produit-il et s’agit-il réellement d’ubiquité ? Contribuent-elles à modifier la perception de la migration vers de la mobilité (du point de vue des ‘mobiles’ et des ‘immobiles’) ?

 

Les frontières traversées dans la mobilité-migration

 

- Quels rapports les individus qui se déplacent entretiennent-ils aux frontières – territoriales, culturelles, linguistiques…-  et comment ce les représentent-ils en fonction des contextes de déplacements ?

- Les cosmopolites sont-ils des ‘migrants’, des ‘mobiles’ ?  L’expérience cosmopolite, individuelle ou collective, relève-t-elle de l’apprentissage d’un rapport spécifique au monde et à la différence ? Est-ce une question de milieux sociaux ? De proximité à la frontière?

- Quelle différence existe-t-il entre inscrire des pratiques socioculturelles dans différents lieux d’un même territoire national et dans différents lieux de deux territoires nationaux? Qu’apporte le paradigme du « transnationalisme » à ce questionnement sur la pertinence de la distinction mobilité-migration ?

 

Représentations et fonctions collectives des mobiles-migrants

 

- Est-il possible de définir  la mobilité-migration à travers la fonction collective (pour des Etats, communautés, familles) donnée au déplacement (richesse économique à travers les envois de fonds, richesse symbolique et culturelle) ?

- Qui finance, et que finance la mobilité-migration ?  Les transferts de richesse et les impacts sur les conditions de vie, à différentes échelles d’analyse, constituent-ils des éléments qui viennent dans certains cas caractériser les déplacements ?

- La perspective diachronique permet-elle de saisir des évolutions dans les représentations et fonctions collectives d’un même déplacement ? Qu’apporte la confrontation entre représentations émiques/étiques ?  

 

Performance et dimension sensorielle du déplacement

 

- Quel est le statut du voyage, sa fonction et son rôle ? Partant de là, comment s’exprime le rapport au corps dans la migration et la mobilité, son traitement ainsi que sa transformation  en fonction du type de déplacement ?

- Selon que le déplacement s’exprime dans le cadre d’une migration ou d’une mobilité, existe-t-il des formes de censure entourant le bien-être, le confort que ce soit par le type de vêtement porté, les objets utilisés, les lieux habités ?  Quels sont les objets conservés avec soi ? Certains sont-ils porteurs d’une histoire/valeur affective particulière et si oui dans quel contexte ?

 

Références citées

 

Madianou M. et D. Miller, 2012, Migration and New Media. Transnational Families and Polymedia, Londres, Routledge.

Martiniello M. et P. Simon, 2005, « Les enjeux de la catégorisation. Rapports de domination et luttes autour de la représentation dans les sociétés post-migratoires », Revue Européenne des Migrations Internationales, 21 (2) : 7-18.

Morel-Brochet A., Ortar N. (ed.), 2012, La fabrique des modes d’habiter, Paris, L’Harmattan.

Pellerin H., 2011, « De la migration à la mobilité : changement de paradigme dans la gestion migratoire. Le cas du Canada », Revue Européenne des Migrations Internationales, 27 (2) : 57-75.

Tarrius A., 2000, Les nouveaux cosmopolitismes : Mobilités, Identités, Territoires, La Tour d'Aigues, Editions de l'Aube.

   

Dates importantes

30 octobre 2013: clôture de l'appel à communications

20 novembre 2013: sélection des propositions

10 février 2014: réception des textes

Langue de la conférence

La langue officielle de la conférence est le français

Que faire à Lyon ?

Deux sites pour découvrir que faire à Lyon:

http://www.lyon-france.com/

http://www.onlylyon.org/accueil-42-1.html

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